Le texte se heurte à de « très nombreux obstacles » et de « très fortes pressions », notamment de la part de l'ambassade d'Israël. « Nous avons reçu un courrier nous expliquant que notre résolution était infondée et qu'il fallait laisser les pays négocier. Ils ont également demandé un rendez-vous au président du Sénat, Gérard Larcher », témoigne-t-elle, regrettant cet« interventionnisme ». Quant aux autres types de pression, « je préfère ne pas en parler... », ajoute-t-elle.
« UN VÉRITABLE TABOU EN EUROPE »
« Une résolution n'est pas une négociation. Nous ne sommes pas des diplomates mais nous sommes là pour éveiller les consciences », explique cette universitaire qui « croit aux symboles ».
Pour l'instant, le gouvernement ne s'est pas penché sur son texte mais un rendez-vous avec le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, est prévu : « Je prends mon bâton de pèlerin et je vais commencer à taper à toutes les portes. »
De leur côté, les députés du Front de gauche ont demandé lundi l'organisation d'un vote à l'Assemblée sur la reconnaissance de la Palestine, proposant au président, Claude Bartolone, de remettre à l'agenda une proposition de résolution qu'ils avaient déposée en septembre 2012. « Très bien », a réagi MmeBenbassa : « Il faut parler de cette question, sur laquelle il y a un véritable tabou en Europe. » La proposition de résolution écologiste pourrait être examinée début 2015, dans le cadre d'une journée réservée aux textes du groupe écologiste.
A moins que les choses n'évoluent d'ici là. Lucide, Esther Benbassa fait preuve de patience : « Ce ne sera pas fait demain, mais on avance. »