Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
L’Église presbytérienne est une branche du protestantisme qui, aux États-Unis, rassemble 1,8 million de fidèles au sein d'environ 10.000 congrégations. Lors de son assemblée annuelle à Detroit, elle a décidé de retirer ses investissements – en tout, 23 millions de dollars – dans trois entreprises américaines qui vendent à Israël de l’équipement utilisé dans la colonisation des territoires occupés en Cisjordanie.
« Les bulldozers de Caterpillar détruisent les maisons des Palestiniens, expliquent les presbytériens. Le système électronique d’Hewlett-Packard est utilisé aux points de contrôle, et Motorola fournit les systèmes militaires de communications et de surveillance dans les colonies ».
Un « affront »
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a condamné la décision. Dans une interview sur NBC, il a invité les presbytériens à se rendre au Moyen-Orient, et à comparer la démocratie israélienne à celle de ses voisins. « Allez en Libye, allez en Syrie, allez en Irak et constatez la différence », a lancé Netanyahu, avant d'adresser « deux conseils » aux presbytériens qui feraient le voyage : « D’abord, de choisir une voiture blindée, et ensuite, de ne pas dire qu’ils sont chrétiens ».
La décision a également causé des tensions entre juifs américains et presbytériens qui avaient dans le passé d’excellentes relations. « C’est un affront à tous ceux qui oeuvrent en faveur d’une résolution pacifique du conflit israélo-palestinien », a ainsi estimé un rabbin du Comité juif américain.