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8 septembre 2014

Le difficile horizon palestinien après le cessez-le-feu par Sayyid Alami

Gaza_Stephen_Dock_2012

Il y a une semaine a pris fin la troisième guerre de Gaza et l'agression israélienne contre la population palestinienne dans le territoire libéré de l'occupation militaire israélienne en Août 2005, mais depuis lors, l'objet d'un contrôle serré de ses frontières par Israël et les régimes fantoches de Moubarak et El Sisi, en Egypte.

La grande majorité des Palestiniens pense que la résistance palestinienne est sortie vainqueur de la guerre apocalyptique contre Israël, d'une durée de 51 jours, obtenant l'ouverture des points de passage frontaliers de la bande de Gaza, l'extension des eaux territoriales, et l'ouverture de négociations dans un délai d'un mois sur la question de l'aéroport de Gaza, dont Hamas réclame la réouverture, et la construction d'un port maritime.

Mais, surtout, la Résistance a réussi à continuer à exister, obtenant pour la troisième fois depuis 2008, l'échec des tentatives israéliennes et arabes de l'éradiquer et d'en finir avec elle définitiveemnt. La plus barbare et plus folle des attaques israéliennes sur Gaza, à laquelle peu de gens doute hors d'Israël qu'elle a été fortement préjudiciable à l'Etat sioniste à tous les niveaux, a considérablement renforcé la Résistance palestinienne dirigé par le Hamas et beaucoup affaibli les défaitistes du Fatah et son inutile -pour les Palestiniens- Autorité Nationale Palestinienne (ANP).

L'accord de cessez-le feu définitif a été conclu après des jours de pourparlers indirects difficiles au Caire entre une délégation israélienne et une palestinienne unifiée qui a représenté la Résistance palestinienne, bien que dirigée par Azzam Al Ahmad, représentant le gouvernement unifié palestinien, formé il y a seulement 3 mois, unissant l'Autorité palestinienne et le Hamas.

En réalité les membres de la délégation palestinienne appartenant à l'ANP ne cessait de jouer un rôle décoratif et n'a pas même un pour cent de la puissance de décision du côté palestinien dans ces négociations que conduisait entièrement la délégation de la Résistance, délégation dirigée par le Hamas, que les Autorités égyptiennes ne reconnaissent pas et détestent parce qu'il est une branche des Frères musulmans.

Aujourd'hui, le peuple palestinien a une voix claire et respectée dans le monde, n'en déplaise à Occident et au monde arabe dont les gouvernements sont pour la plupart des marionnettes des Etats-Unis, et c'est le fait de la Résistance palestinienne, dirigée par le mouvement de résistance islamique, connu sous l'acronyme de Hamas. L'Autorité palestinienne et le Fatah étaient éteints, et certains croient qu'ils vont relever à nouveau la tête au sein du peuple palestinien, et continuer à suivre main dans la main Israël, les USA et l'UE.

Lors de la victoire passé du Hamas contre Israël en Novembre 2012 quand Israël a lamentablement échoué à éradiquer la résistance palestinienne dans la bande de Gaza et qu'il avait utilisé très efficacement ses roquettes atteignant plusieurs villes israéliennes, y compris Jérusalem et Tel-Aviv, l'ANP du président marionnette Abbas était vouée à la disparition face à l'immense popularité atteinte par le Hamas dans les rangs du peuple palestinien, si ce n'est par l'Occident, en particulier l'Union européenne, qui a couru aider Abbas donnant alors un coup de pouce à la reconnaissance de la Palestine à l'ONU en tant qu'Etat observateur.

Le ministre espagnol des Affaires étrangères de l'Espagne, Jose Manuel Garcia-Margallo, a alors déclaré qu'il fallait donner quelque chose à Abbas pour empêcher la disparition de l'ANP. Aujourd'hui, que peuvent faire aux Etats-Unis et l'UE pour maintenir à flot Abbas et l'ANP qui durant plus de 20 ans a fourni d'inombrables et précieux services à Israël sans rien obtenir pour la Palestine et son futur Etat indépendant et souverain.

L'aggravation de la situation politique précaire de l'ANP et sa déconsidération générale parmi les Palestiniens du monde entier - il suffit de jeter un oeil sur les réseaux sociaux pour voir le haut degré de mépris pour l'ANP de la population palestinienne et chez les Arabes en général - est l'une des conséquences les plus percutantes de la récente fin de la troisième guerre de Gaza.

HAMAS, la nouvelle réalité

Pour être bien orientés en parlant de la Palestine il convient de ne jamais oublier que la popularité du Hamas parmi les Palestiniens existe depuis longtemps et déjà en 2006, il avait remporté par une écrasante majorité, les élections générales, les dernières qui aient eu lieu depuis longtemps, victoire qui lui a été volée en toute impunité par Israël, les Etats-Unis, l'UE et l'Autorité palestinienne. Aujourd'hui, le grand perdant d'alors, le Fatah, obtiendrait des résultats d'élections bien pire qu'en 2006.

À la suite de la dernière guerre à Gaza, le Hamas élève une voix claire sur la scène palestinienne, reléguant l'Autorité nationale palestinienne dans un rôle très mineur qui ne produit pas beaucoup de verbiage pour justifier son retentissant échec sur plus de deux décennies, en plus des habituelles déclarations grandiloquentes auquel Abbas est adict.

Le leadership incontesté du Hamas a été démontré, ne laissant place à aucun doute dans les négociations indirectes menées pendant deux semaines au Caire entre Israéliens et Palestiniens. Le Hamas a rejeté à plusieurs reprises la proposition initiale de cessez-le feu présentée par l'Egypte, tandis que l'ANP l'a accepté dès le début. Le Hamas a rejeté la proposition égyptienne renversant la situation des négociations que les deux parties marionnettes d'Israël, le régime égyptien et l'ANP, avaient commencées, provoquant une douche froide et les laissant dans un affreux ridicule face à la scène internationale et démontrant les nouvelles règles du jeu au Proche-Orient, le Qui est Qui en Palestine et les nouvelles dimensions de la Résistance, qui de fait ont surpris Israël comme l'Egypte et l'Autorité palestinienne elle-même.

Cette initiative égyptienne n'était rien d'autre qu'une supercherie par laquelle le président égyptien El Sisi, Abbas et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont cherché à obtenir de la Résistance, l'arrêt des combats en échange du retrait israélien de la bande de terre que leurs chars avaient occupé dans la bande de Gaza. La proposition était fondée sur "la paix en échange de la paix" et reflète les énormes dommages que la Résistance avait provoqué en Israël à tous les niveaux, en particulier sur le plan économique et social, au point que l'Etat sioniste a demandé à l'Egypte et à l'ANP de convaincre le Hamas de cesser les hostilités 20 jours seulement après le début de l'agression israélienne.

Dans cette proposition pitoyable il était prévu que la Résistance ne reçoive aucun bénéfice pour la population de Gaza et que toutes les victimes et l'énorme destruction ne se répercute en aucun avantage pour Gaza qui réclamait l'ouverture de points de passage frontaliers, l'extension des eaux territoriales pour les pêcheurs locaux, la réouverture de l'aéroport de Gaza et la construction d'un port. L'initiative égyptienne accepté par l'ANP n'offrait rien de tout cela. La Résistance continua à se battre contre les troupes israéliennes et à lancer de nombreuses roquettes sur des cibles israéliennes, en particulier l'aéroport international Ben Gourion jusqu'à obtenir que la proposition égyptienne soit modifiée, en dépit du régime égyptien qui insistait pour n'introduire aucun changement jusqu'à ce qu'intervienne le Secrétaire d'Etat américain John Kerry désavouant publiquement El Sisi en parlant, au Caire, de la nécessité de changements dans la proposition égyptienne.

L'énorme popularité du Hamas en Palestine et d'autres pays arabes 

En outre, l'agression israélienne de 51 jours contre Gaza a démontré de façon convaincante le fort engagement de la population de Gaza et de la Cisjordanie, et des palestiniens résidents dans tous les pays voisins et dans le reste du monde, en faveur de la résistance palestinienne, adhésion initié il y a de nombreuses années et qui est en train de devenir la cohésion pour former la résistance palestinienne et le peuple palestinien en un seul corps, inséparable. 

Toutes les personnes interrogées au milieu de cette destruction apocalyptique, dans différents endroits de la bande de Gaza, réclamaient à la Résistance de continuer à se battre et à lancer des roquettes et ils n'ont cessé de répéter des phrases comme "Nous sommes tous prêts à mourir pour défendre la Résistance, Volontiers nous sacrifions nos vies et nos propriétés pour la libération de la Palestine, En avant la Résistance , frappons-les fort. Ne vous inquiétez pas pour nous ... nous allons bien ", etc... Ce sont des témoignages étonnants faits au milieu de sanglots, de cris et de hurlements, entourés par un cataclysme qui semblait avoir frappé la bande de Gaza.

Pendant ce temps, de violentes manifestations et des émeutes dans différentes villes de la Cisjordanie, Jérusalem-Est et en Israël même, avec de nombreux morts et blessés dans des affrontements avec l'armée et la police israéliennes, reflètent fidèlement le fort soutien de la population palestinienne de ces zones à la Résistance. Des manifestations dans le même sens, semblables ou même plus tumultueuses, ont à nouveau parcouru les rues de la Jordanie, du Liban et même de la Syrie, organisées par les populations palestiniennes et locales (les réfugiés palestiniens,ndlr). En Europe, aux Etats-Unis et au Canada, les communautés palestiniennes ont été très actives dans la démonstration de leur plein soutien à la Résistance organisant de nombreuses marches et des manifestations et célébrant d'innombrables actions en faveur de la Résistance. Dans toutes ces manifestations se clamaient des slogans pro-résistance  et se hissaient des photos des chefs de la Résistance, jamais celles de Abbas ou de ses dirigeants.

La résistance palestinienne est protégé par le droit international

Qu'après cela les Etats-Unis ou l'Union européenne viennent dire que le Hamas est une organisation terroriste révèle le degré de stupidité, d'aveuglement et de la servitude au sionisme, de nombreux dirigeants américains et européens.

Hamas et d'autres organisations de résistance sont des mouvements de libération nationale qui n'ont pas atterri en Palestine à partir de l'espace, mais sont le produit du peuple palestinien lui-même, qui vit depuis 66 ans dans la souffrance  toutes sortes d'injustice, tyrannie et crimes de la part des envahisseurs sionistes constitués en État, Israël. Ce sont des combattants pour l'indépendance et la liberté protégés par le droit international et la Charte des Nations Unies qui garantit le droit des peuples occupés à lutter contre l'armée d'occupation. Classer ou désigner terroriste ces combattants c'est enfeindre le droit international, ce à quoi nous sommes habitués en Occident lorsque l'occupant est Israël, sachant que l'occupation militaire est en soi un acte de terrorisme.

Imaginez alors les massacres sans fin, l'usurpation territoriale, la construction de colonies dans les territoires occupés, les assassinats occasionnels qui arrivent tous les jours, les arrestations de masse quotidiens, portant le nombre de prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes à environ 8000, la construction le mur qui vole 15% de la Cisjordanie, etc... Les Palestiniens ont-ils droit de combattre l'occupant criminel oui ou non? C'est à cet effet que les Palestiniens ont créé leurs mouvements et organisations de résistance à l'occupant. Occupant presque inconditionnellement soutenue par les très fausses démocraties des puissances occidentales et leur presse. Appeler terroriste la Résistance c'est appeler terroriste l'ensemble de la population palestinienne dans le monde entier.

Aller à la Cour pénale internationale ou écraser le Hamas

Récemment, toutes les factions de la Résistance palestinienne ont envoyé une lettre au président Abbas lui demandant de signer l'adhésion de la Palestine au Statut de Rome et donc à la Cour pénale internationale, afin d'amener l'armée israélienne et les dirigeants politiques devant ce tribunal pour être jugés pour leurs crimes de guerre et contre l'humanité commis à la fois dans cette dernière attaque contre Gaza comme lors de précédentes attaques contre le peuple palestinien, parce que les assassinats et les destructions massives commis par Israël depuis sa création sont très nombreux.

Cependant, Abbas refuse obstinément de prendre cette mesure en raison des clauses secrètes des désastreux accords d'Oslo de 1993, signés dans l'obscurité dans le dos du peuple palestinien, ils établissent que l'ANP (créé à la suite de ces accords) n'ira pas au Tribunal Pénal International si la Palestine devenait membre de l'ONU, comme cela s'est effectivement produit en 2012.

L'ANP reste accrochée aux accords d'Oslo comme à un clou brûlant quand Israël n'en a pas respecté une seule clause et a continué depuis 1993 à ignorer ostensiblement tant le droit international que la soi-disant communauté internationale.

Maintenant, Abbas politiquement enterré pour les Palestiniens- bien qu'inutilement soutenu par les Etats-Unis et l'Union européenne- n'a plus trop le choix s'il veut ressuciter et reprendre haleine, comme cela s'est produit en 2012 avec la reconnaissance de la Palestine à l'ONU, que de signer la Statut de Rome et de poursuivre Netanyahou devant la Cour Pénale Internationale ainsi que d'autres dirigeants politiques et de l'armée israélienne.

Dans la situation très difficile dans laquelle se trouve Abbas, élu à ce poste le 9 Janvier 2005 et ayant terminé son mandat au début de 2009, l'homme n'a pas trouvé meilleure sortie que de commencer à lancer de très vives critiques contre le Hamas, un jour à peine après le cessez-le-feu à Gaza.

Le ton de ces critiques ne fait que monter, ce qui prédit une possible rupture entre le Hamas et l'Autorité palestinienne, par le fait qu'Abbas aura choisi la fuite en avant, mettant gravement en danger les négociations indirectes entre Israël et les Palestiniens, en vertu de l'accord cessez-le-dernier 25 Août qui devrait discuter des questions de la réouverture de l'aéroport et de la construction du port de Gaza, ces deux exigences de la Résistance comme une partie indissociable de l'accord de cessez-le feu.

Faire avorter cette ronde de négociations prévues pour la fin de Septembre, c'est précisément ce que veulent Israël, le régime égyptien et l'ANP. Depuis des années les trois rêves sont de dépouiller le Hamas de toute chance d'obtenir des avantages pour la population de Gaza, de vider de contenu sa récente «victoire» politique contre Israël, et d'espérer que la population de Gaza elle-même s'affontera au Hamas, ce qui n'est que pure fiction produite par des mentalités fasciste et en échec. 

Apparemment Abbas, s'accrochant à la présidence et à ses privilèges, est en train de choisir de se jeter définitivement dans les bras d'Israël, comme il l'avait fait depuis avant la mort d'Arafat en 2004, avec qui il a eu beaucoup d'affrontements publics.

Avant de prendre cette voie scandaleuse, Abbas veut impliquer le Fatah dans la nouvelle phase qui se dessine, pour laquelle il a convoqué hier, 31 Août 2014, ce qui serait le septième Congrès général du Fatah, mais dans le même temps n'a pas fixé de date, se limitant à dire que la congrès aura lieu "très bientôt" à Ramallah.

Sayyid Alami pour Rébelion

Rebelion a posté cet article avec la permission de l'auteur à travers une licence Creative Commons, respectant leur liberté de copie.

Traduction Justice Pour La Palestine le 7 septembre 2014

Vous pouvez reprendre ce texte à condition d'y laisser les mentions complètes.

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