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1 septembre 2014

L'horreur sioniste paru dans "Pour l'Emancipation sociale"

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Un mois et demi de massacres à Gaza et ce n’est pas fini ! Plus de 2100 tués dont 85% de civils, plus de 490 enfants, des familles entières exterminées pour le seul tort qu’elles sont nées sur la terre de Palestine et veulent y rester et y vivre libres. 10 200 blessés graves dont une partie mourra faute de soins appropriés. Des quartiers entiers détruits, des hôpitaux bombardés, des écoles, y compris celles de l’ONU, alors qu’une partie de la population rescapée pensait y trouver refuge provisoirement, des médecins et personnels de secours tués...La barbarie israélienne a montré une nouvelle fois qu’elle n’avait pas de limites. Une des plus puissantes armées du monde attaque avec ses avions, ses drones, ses bateaux, ses chars une population de 1,8 million d’habitants sans défense et enfermés depuis 8 ans dans le ghetto de la bande de Gaza (360 km2). Pour la quatrième fois depuis 2006, soit tous les deux ans, des semaines de massacres qui s’ajoutent dans une escalade de l’horreur à 66 ans de nettoyage ethnique de la Palestine et de génocide progressif de son peuple.

A écouter les grands médias occidentaux, qui se font volontiers les porte-parole de Netanyahou, Israël serait menacé par les roquettes tirées par le Hamas et par les tunnels servant à des attaques terroristes. Israël serait en légitime défense et la population de Gaza victime du Hamas. Celui-ci et les autres mouvements de résistance palestiniens luttent contre l’armée coloniale avec de très faibles moyens. Comme les résistants du ghetto de Varsovie et les résistants Vietminh, ils creusent des tunnels pour échapper à l’enfermement et franchir les lignes ennemies. Comme eux, ils se battent non seulement pour la survie mais pour la dignité humaine.

Une légitime résistance

On peut certes avoir telle ou telle divergence politique avec le Jihad Islamique, le Hamas, Le FPLP et le Fatah, connaître la complexité de l’histoire de la résistance palestinienne mais reconnaître le rôle essentiel qu’ont leurs groupes combattants, les brigades Al Qods, Al Qassam, Ali Mustapha et celles des martyrs d’Al Aqsa dans la défense de la population face à l’occupant.

La situation était devenue encore plus insupportable ces derniers mois, à Gaza et en Cisjordanie. L’automne dernier avait été terrible à Gaza avec l’eau des égouts déversée dans les rues de la ville pendant trois semaines, ceci provoqué par les Israéliens (1), alors que depuis l’été 2013, le passage de Rafah à la frontière avec l’Egypte, entrouvert sous le régime Morsi, a été à nouveau verrouillé par la dictature militaire d’Al Sissi comme au temps de Moubarak.

Cette situation potentiellement explosive avait conduit le Fatah et le Hamas à signer un accord pour un gouvernement d’union et en vue de préparer de nouvelles élections, aussi bien à Gaza qu’en Cisjordanie. En effet, il y a plusieurs années que le mandat de Mahmoud Abbas, président de l'Autorité Palestinienne, est arrivé à échéance et celui du gouvernement du Hamas à Gaza aussi. Cette perspective d’unité des principales forces du mouvement palestinien et de nouvelles élections qui pourraient faire émerger une nouvelle génération de dirigeants, est insupportable pour Netanyahou. Le kidnapping et l’assassinat des trois jeunes colons en Cisjordanie se présentait comme une aubaine pour justifier le déclenchement d’une répression massive en Cisjordanie. Il n’est d’ailleurs pas prouvé qu’il ne s’agissait pas d’un coup monté. S’en suivirent aussitôt des exécutions multiples en Cisjordanie et l’arrestation de plus de mille prisonniers politiques palestiniens qui avaient été libérés récemment après des années d’incarcération.

D’autres opportunités apparaissaient favorables à Netanyahou pour commettre de nouveaux crimes contre le peuple palestinien. L’hostilité ouverte du général Al Sissi envers le Hamas, pendant que d’autres situations dramatiques occupaient l’actualité en Irak et Syrie, en Ukraine ou en Afrique, constituait un climat favorable pour qu’il lance une nouvelle offensive contre la population de Gaza pendant le mois de ramadan, période traditionnelle de fêtes de famille chez les musulmans. 

Une complicité honteuse

Et une fois de plus, alors que des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité sont commis à Gaza par les dirigeants israéliens, les USA et l’Europe mettent plusieurs semaines avant d’émettre quelques critiques verbales mais continuent à soutenir militairement, financièrement et politiquement cet Etat colonial et criminel. Le record de l’infamie étant détenu par Hollande et Valls qui iront jusqu’à interdire des manifestations de solidarité avec les Palestiniens, couvrir les provocations de la Ligue de défense juive (LDJ), groupe terroriste sioniste pourtant interdit aux USA et même en Israël, et autoriser en revanche les manifestations des supporters du gouvernement israélien. Incontestablement ce pouvoir solférinien est le plus inconditionnellement pro-israélien de la Vème république. On se croirait revenu au temps de Guy Mollet (2). Il a fallu attendre les récentes paroles critiques d’Obama pour que Hollande et Fabius y fassent écho, avec la même «efficacité» à l’égard des criminels. Totalement alignés sur les Américains et inféodés aux Israéliens, quelle honte ! Quand des massacres inadmissibles sont commis en Irak contre les minorités (Chrétiens d’Orient, Yazidis ...) ou en Afrique ou même en Ukraine, des positions sont immédiatement affirmées et des sanctions prises, dans des conditions et selon des modalités qui peuvent être évidemment discutées. Mais quand il s’agit d’Israël, tout est permis !

Quant aux dirigeants des pays arabes voisins, l’Egypte, l’Arabie Saoudite et la Jordanie, leur complicité avec Israël est totale depuis longtemps déjà. A l’inverse plusieurs Etats d’Amérique Latine, comme le Chili, la Bolivie, L’Equateur...ont eu une réaction saine de renvoi des ambassadeurs, de rupture des relations commerciales notamment.

Mais une solidarité citoyenne

Face au comportement honteux des puissants, les peuples du monde entier et des personnalités de la société civile se mobilisent. Des manifestations de solidarité ont lieu un peu partout sur la planète, toutes les semaines y compris en Europe. A Londres par exemple, les deux dernières ont rassemblé 100 000 et 150 000 personnes, quand en France on comptait à Lyon et Paris au plus 10 000 et 20 000 participants. Mais il y a aussi des mobilisations dans de nombreuses villes. A côté des habituels militants de la cause palestinienne, y viennent en famille et avec leur dynamisme de nombreux jeunes d’origine méditerranéenne des quartiers populaires, des filles autant que des garçons. Leur solidarité humaine spontanée n’est pas polluée par le sionisme ambiant entretenu par les medias ou l’indifférence d’autres catégories de la population. Mais heureusement, nous n’en sommes pas à la situation allemande, mal remise du nazisme, où die Linke et l’extrême-gauche sont radicalement pro-israéliennes et où seulement quelques centaines de manifestants osent, dans les grandes villes, exprimer leur solidarité avec les Palestiniens, au risque d’être taxés de l’infamie d’antisémitisme.

Il faut dire que dans ce domaine, les mots et mêmes les faits historiques tout est détourné, inversé, falsifié, et depuis si longtemps. Les Palestiniens qui luttent pour leur survie, leur liberté et leurs droits fondamentaux, sont considérés comme des terroristes qui menaceraient un peuple civilisé et éternellement martyrisé. Ainsi, pour obtenir un cessez-le-feu de la part de leurs agresseurs, les occupants de leur pays, il faudrait que les Palestiniens renoncent à résister et disparaissent en silence enfermés dans l’immense ghetto de la bande de Gaza et chassés progressivement de Cisjordanie ou continuent à subir l’apartheid en Israël, avant de finir par être expulsés, et de lutter sans espoir, entassés dans la misère des camps de réfugiés au Liban, en Jordanie, en Syrie et en Irak. Voilà ce qu’il faudrait admettre et que les Palestiniens continuent à subir depuis 67 ans ! C’est pourquoi, il est nécessaire de rappeler quelques vérités historiques.

Le sionisme, une réponse raciste, nationaliste et colonialiste à l’antisémitisme

A la fin du XIXème siècle, le racisme et sa forme antisémite avaient déjà fait beaucoup de dégâts en Europe. C’était une époque de montée des nationalismes et les empires coloniaux s’étaient déjà partagé le monde. En réaction à l’antisémitisme, dont l’affaire Dreyfus constitue un épisode marquant en France, Theodor Herzl, journaliste autrichien, et ses amis, ont fondé le mouvement sioniste pour la création d’un Etat des Juifs en Palestine, au congrès de Bâle en 1897. Leur idéologie politique s’affirmait clairement nationaliste et colonialiste mais aussi raciste, l’idée de race étant à la mode à l’époque et certaines races considérées supérieures à d’autres.

Quelques citations, parmi tant d’autres possibles, le rappellent sans aucune ambiguïté. Dans son livre manifeste «L’Etat des Juifs», publié en 1886, Theodor Herzl insiste sur l’idée de «race juive» : «Les Juifs, matériellement et intellectuellement supérieurs, avaient perdu tout à fait le sentiment de leur solidarité de race...Les Juifs forts reviennent fièrement à leur race lorsqu’éclatent les persécutions» déclare-t-il. «La Palestine est notre inoubliable patrie historique. Ce nom seul serait un cri de ralliement puissant pour notre peuple» poursuit-il. Et «le sionisme, c’est le retour au judaïsme avant que d’être le retour au peuple juif» (congrès de Bâle – 1897). «Pour l’Europe, nous constituerions là-bas un avant-poste contre l’Asie, nous serions l’avant-garde de la civilisation contre la barbarie» ajoute-t-il. Herzl n’était pas religieux mais l’idéologie politique sioniste reprenait à son compte le mythe biblique de la «Terre promise» «du fleuve d’Egypte (le Nil) au grand fleuve, le fleuve Euphrate» au «peuple élu».

Cette idéologie pernicieuse a prospéré dans le premier tiers du XXème siècle mais restait minoritaire chez les Juifs européens et américains dont certains considéraient que «le judaïsme n’est ni politique, ni national, mais spirituel». L’antisémitisme de la barbarie nazie a contribué à donner un large impact au sionisme politique et peu de voix osèrent alors le contester.

De l’idéologie sioniste à l’Etat colonial et criminel d’Israël

Les tenants de l’idéologie sioniste sont devenus hégémoniques dans la population juive et notamment dans les milieux des affaires (industriels, banquiers...) et politiques après la deuxième guerre mondiale. Tous n’étaient pas nécessairement prêts à partir coloniser la Palestine (faire leur alya), mais très nombreux étaient ceux qui soutenaient politiquement et financièrement le mouvement sioniste.

L’histoire allait leur être favorable. Une conjonction d’intérêts allait apparaître entre les sionistes et les grandes puissances qui s’étaient partagé le monde à Yalta après avoir vaincu l’Allemagne nazie. La colonisation s’est amplifiée en Palestine contre les Palestiniens bien sûr, mais en mettant aussi en difficultés la Grande Bretagne qui administrait le pays en tant que puissance mandataire depuis 1922. L’ONU créée en 1945 a été saisie et, sous la forte pression des USA tout-puissants alors et avec la complicité de l’URSS et même de la Grande-Bretagne et de la France, elle a décidé le 29 novembre 1947 de partager la Palestine pour y créer un Etat Juif sur la plus grande partie du territoire de la Palestine géographique et historique et un Etat arabe pour la majorité de la population autochtone sur la partie résiduelle.

Moins de deux ans après sa création, l’ONU reniait sa charte pour créer un nouvel Etat alors que ça n’entrait pas dans ses attributions et sans tenir compte de la population palestinienne concernée. Comme la honte ne tue pas, ces mêmes nouveaux dirigeants du monde adoptaient, un an après, la célèbre Déclaration universelle des droits de l’homme, sans envisager bien sûr qu’elle devrait aussi être respectée pour les Palestiniens ! Les groupes terroristes sionistes de Ben Gourion (Haganah), de Begin (Irgoun) et de Shamir (Stern) commettaient depuis quelques années des attentats contre les 

Palestiniens et contre les Anglais et étaient même allés jusqu’à assassiner le représentant de l’ONU en septembre 1947 ! Armés à la fois par les USA et par l’URSS de Staline, ces terroristes écrasèrent les Palestiniens et les armées arabes voisines venues à leur secours, ils formèrent l’armée israélienne (Tsahal) et ces chefs terroristes devinrent tous à leur tour dirigeants du nouvel Etat colonial appelé Israël. Le nettoyage ethnique de la Palestine (la Naqba, catastrophe en arabe) avait commencé avec près de 400 villages totalement détruits, une partie des habitants massacrés et 770 000 réfugiés expulsés. Une guerre incessante contre le peuple palestinien se poursuit depuis avec des périodes «de haute intensité» de plus en plus rapprochées. Depuis 1947, cet Etat colonial commet dans une totale impunité des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité contre les Palestiniens : massacres massifs de population à Gaza, assassinats quotidiens et colonisation galopante, mur d’annexion, fractionnement du territoire, destruction de maisons et expulsion en Cisjordanie et à Jérusalem, apartheid à l’encontre des 20% de Palestiniens en Israël... L’objectif du pouvoir sioniste est l’expulsion à terme des Palestiniens et l’occupation de leur pays de la Méditerranée au Jourdain (faute du Nil à l’Euphrate). Ils accaparent même les richesses du sous-sol, comme l’eau potable vitale pour les Palestiniens, il s’intéressent au gaz sous-marin au large des côtes.

Un Etat dangereux pour tous les peuples

Cet Etat, soutenu fortement sur les plans financier, politique et militaire par les USA et les pays européens, joue le rôle de «pitbull» de l’impérialisme occidental aux Proche et Moyen-Orient. Hyper militarisé, il est un élément essentiel dans le complexe militaro- industriel mondial. C’est aussi un laboratoire de la répression contre les peuples. Il invente et produit des armes de plus en plus sophistiquées qu’il teste en grandeur réelle sur les Palestiniens avant de les commercialiser.

En tant que citoyens du monde, nous n’avons certes pas les moyens de vaincre militairement cet Etat voyou pour le mettre hors d’état de nuire. Mais nous pouvons faire pression sur Israël en amplifiant la campagne internationale de boycott dans tous les domaines (économique, touristique, culturel, universitaire). En faisant aussi pression sur les entreprises françaises pour qu’elles ne travaillent plus avec les Israéliens (désinvestissement). Et en exigeant que des sanctions soient prises à l’encontre des dirigeants israéliens notamment devant la Cour pénale internationale (CPI). Sans oublier de faire aussi pression sur les dirigeants de notre pays, président et gouvernement notamment, pour qu’ils fassent respecter, comme c’est leur devoir, le droit humanitaire et le droit international par cet Etat, comme par n’importe quel autre. Nous devons mettre Israël au ban des nations jusqu’à ce que soient respectés tous les droits fondamentaux de l’ensemble du peuple palestinien.

BJ, le 25.08.2014 

(1) La ville de Gaza (450 000 habitants) ne bénéficie pas d’un système d’assainissement moderne et efficace mais d’équipements réalisés par l’occupant israélien, constitués de grands bassins de rétention des eaux usées, certains en pleine ville, d’où les eaux usées sont pompées pour être rejetées à la mer (avec toute la pollution que cela implique). La destruction des tunnels par Israël et l’Egypte a entraîné une pénurie de carburant et, en conséquence, un arrêt du pompage des eaux usées, provoquant un débordement de 35 000 m3 d'eaux usées dans les rues de plusieurs quartiers de la ville.

(2) Guy Mollet, dirigeant de la CFIO (ancêtre du PS) de 1946 à 1969, a été président du Conseil (c’est-à-dire 1er ministre) sous la 4ème République en 1956-1957. Il est connu pour avoir fait voter par l’assemblée nationale les pouvoirs spéciaux à l’armée française en Algérie et y avoir envoyé les soldats du contingent (qui faisaient leur service militaire obligatoire et n’étaient donc pas militaires de carrière) faire la guerre aux Algériens qui luttaient pour leur indépendance. Il a aussi envoyé l’armée française aux côtés de celles d’Israël et de la Grande-Bretagne contre les Egyptiens en 1956 lors de la nationalisation du canal de Suez. C’est lui encore qui a fourni la technologie nucléaire (réacteur et eau lourde) à Israël pour lui permettre de réaliser  sa bombe atomique

Encart : Pourquoi soutenir les Palestiniens alors que d’autres peuples souffrent autant ou plus encore actuellement ? Nous soutenons tous les peuples opprimés et martyrisés. Nous défendons les droits fondamentaux de tous les êtres humains où qu’ils se trouvent. Les minorités d’Irak, les Syriens, les Centrafricains, les Maliens, les Ukrainiens et aussi ... les Palestiniens. D’autant plus que ce qu’ils subissent depuis 67 ans a été décidé et accepté par les Nations Unies au nom de tous les citoyens du monde .

Paru dans  "Pour l'émancipation sociale" n° 5 juillet-août 2014.

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