Relaxe pour trois boycotteurs d'Israël à la Cour d'appel de Montpellier
Relaxe des 3 militants perpignanais de la campagne de boycott d'Israëlpar la Cour d'appel de Montpellier.
C'est une immense joie de voir que la justice faire la part des choses entre une incitation à la haine raciale justement répréhensible et l'action juste de défense des droits de l'homme et des droits fondamentaux du peuple palestiniens afin de contraindre nos Etats à prendre des décisions de reconnaissance de tous les droits fondamentaux des Palestiniens.
FRANCE BLEU - Relaxe pour les militants perpignanais pro-palestiniens
La cour d'appel de Montpellier a relaxé les trois militants perpignanais qui avaient distribué des tracts appelant au boycott des produits israéliens en août 2010. Soulagement pour ces défenseurs des droits de l'homme qui n'ont jamais compris pourquoi la justice les avait poursuivis.
La relaxe a été confirmée ce lundi pour les trois militants perpignanais pro-palestiniens poursuivis pour provocation à la discrimination et à la haine. La cour d'appel de Montpellier est allée dans le même sens que le tribunal correctionnel de Perpignan en aout dernier. Ces trois militants du collectif 66 paix et justice en Palestine étaient poursuivis pour avoir distribué des tracts dans une grande surface de Perpignan appelant au boycott des produits israéliens issus des colonies installées en Palestine. C'était en aout 2010.
C'est le soulagement pour Yasmina Tadjeur, une des trois militantes du collectif poursuivie par la justice. "Je vois qu'il y a quand-même une justice en France. C'était une accusation qui nous faisait mal à tous les trois. On s'est toujours battu contre le racisme et l'antisémitisme et contre toute forme de discrimination. On voulait juste montrer que l'importation de ces produits des colonies israéliennes en Palestine étaient illégale. Notre façon de faire était pacifique, on ne méritait pas de passer devant le tribunal. C'est une bataille qui est gagnée et ça montre qu'on peut être militant et pacifique."
La cour d'appel de Montpellier a confirmé lundi la relaxe de trois militants pro-Palestiniens poursuivis pour avoir appelé au boycott de produits israéliens à Perpignan. Elle a estimé qu'elle ne possédait pas suffisamment de preuves de la présence des manifestants.
- Par Jean-Marc Huguenin
- Publié le 19/05/2014 | 19:10, mis à jour le 20/05/2014 | 09:51
Jeanne Rousseau, l'une des coprévenues, a fait part de la "grande satisfaction" des trois membres du Collectif 66 paix et justice en Palestine qui regroupe une trentaine d'associations. Le 15 mai 2010, ils avaient appelé au boycott des produits exportés par Israël devant une grande surface de Perpignan. Ils avaient été relaxés par le tribunal correctionnel de la ville en août 2013 et le parquet avait fait appel.
"C'est une question d'honneur", a réagi Jeanne Rousseau par téléphone. "Nous combattons le racisme et qu'on puisse nous accuser d'appel à la haine raciale alors qu'on pose des questions sur la politique d'un Etat est une offense." "On tient à la défense de la liberté d'expression dans le cadre d'un débat politique sur les agissements d'un Etat, quel qu'il soit", a-t-elle ajouté.
Les militants catalans étaient poursuivis pour "provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne en raison de son origine ou de son appartenance ou non-appartenance à une ethnie, nation, race ou religion". L'avocat général avait réclamé 300 euros d'amende à leur encontre.
De nombreuse relaxes déjà prononcées
Cette affaire fait suite à une série de procédures lancées en France contre des dizaines de personnes par le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) et d'autres organismes pour leurs appels à boycotter les produits issus des territoires occupés en 1967. Selon la défense des prévenus, bon nombre de ces procédures ont abouti à des relaxes tandis qu'une ou deux affaires restent pendantes.
Pour Me Antoine Comte, l'un des avocats des trois prévenus, qui défend également de nombreux autres militants poursuivis à travers la France pour les même motifs, ces procédures ont été lancées de manière "ridicule et intempestive". "Si demain je critique l'Etat ukrainien ou au contraire l'Etat russe pour ce qu'il fait en Ukraine, et que j'appelle au boycott des produits russes ou ukrainiens, il s'agit d'un débat citoyen, il n'y a pas de discrimation raciale, on demande simplement que les citoyens puissent intervenir dans certaines affaires politiques", a dit l'avocat. Le boycott est "un moyen d'intervention politique classique des citoyens, vieux de plusieurs siècles".
Me Yann Méric, autre conseil des prévenus, note "qu'il n'y a plus de nouvelles affaires aujourd'hui avec l'arrivée du nouveau gouvernement" qui a fait tomber en désuétude, dit-il, la circulaire Alliot-Marie demandant des poursuites aux parquets dans ce type d'affaire. "Il y avait un bouillonnement et tout ça s'est tassé", a-t-il déclaré.